Charlevoix, «La Mecque de l’observation des oiseaux»

Chronique du Magazine Charlevoix – mai 2025

Si vous souhaitez observer des oiseaux, la région de Charlevoix va combler toutes vos attentes. Bien située entre deux sites reconnus partout en Amérique pour leur richesse aviaire, soit le refuge national de Cap-Tourmente et le Centre d’Observation des Oiseaux de Tadoussac, Charlevoix combine les attributs de ces deux sites, avec en plus les lacs, les rivières, les montagnes, les champs et les forêts. Peu de régions en Amérique offrent autant d’habitats diversifiés. Par où débuter ? Voici un court guide.

Les principaux lieux d’observation

L’Isle-aux-Coudres

Véritable « phare » pour les oiseaux migrateurs, cette île attire une grande diversité d’espèces, notamment lors des migrations de printemps et d’automne. On y a observé près de 240 espèces, dont de nombreux oiseaux de rivage, canards, goélands, mouettes et parfois des espèces rares. L’île constitue une halte migratoire importante pour la bernache cravant, particulièrement au printemps. Il est fréquent de pouvoir y observer plus de 100 espèces différentes pendant un week-end de mai, au plus fort de la migration. La pointe du Bout d’en bas, récemment aménagée par la municipalité, vous permettra de voir presque toutes les espèces d’oiseaux de rivage de la région. Prévoyez une bonne demi-journée.

Embouchure de la rivière Jean-Noël à Saint-Irénée

Ce site est reconnu depuis des décennies pour l’observation ornithologique, avec plus de 150 espèces recensées. L’endroit, où la rivière rencontre le fleuve, offre un garde-manger naturel pour de nombreux oiseaux de mer et de rivage, et reste intéressant toute l’année. À marée basse, on peut marcher pendant des kilomètres entre mer et falaise. Regardez au ciel, les urubus sont nombreux en après-midi. Et le faucon pèlerin risque fort de chasser devant vous, mais son apparition sera brève, comme l’éclair. Au large, faisant la sieste sur les roches, vous apercevrez quelques phoques.

Parc du Parcours des berges à Clermont

Ce parc, qui s’est doté depuis quelques années de 55 nichoirs, attire une grande activité aviaire, notamment des hirondelles et merlebleus. Il est en train de devenir un point central pour l’ornithologie dans la région. La piste longe la rivière, et vous fait traverser différents milieux, dont les champs, le marécage, la forêt. Les 3 bassins de l’usine de traitement des eaux offrent toujours une grande variété d’oiseaux, et ce, pendant les 12 mois de l’année. Cet hiver se côtoyaient le goéland arctique, le goéland bourgmestre, le garrot d’Islande sur le même étang. La piste multifonctionnelle fait plus de trois kilomètres, et permet les pique-niques. On y trouve un grand stationnement et un pavillon d’accueil. La SHEC (Société d’horticulture, d’ornithologie et d’écologie de Charlevoix) y offre régulièrement des cours et des sorties guidées.

Centre d’interprétation et d’observation de Pointe-Noire (Baie-Sainte-Catherine)

Situé à l’embouchure du fjord, ce site offre une vue spectaculaire sur le parc marin du Saguenay–Saint-Laurent et permet d’observer de nombreux oiseaux marins, parfois en compagnie de guides-naturalistes. Ici encore, on déniche sur la batture des raretés : l’aigle royal, le pygargue, le faucon pèlerin, le harfang des neiges, parfois l’hiver, la chouette Lapone et le lagopède des saules.

Quels sont les meilleurs moments de l’année pour observer les oiseaux de notre Charlevoix ?

Printemps (mars à mai)

Le printemps, particulièrement le mois de mai, est la saison privilégiée des ornithologues. C’est à ce moment que la diversité d’espèces est la plus grande grâce à la migration : les oiseaux reviennent du sud et de nombreux passereaux, canards, oies et autres migrateurs traversent la région. Les 2e et 3e semaines de mai sont particulièrement riches en observations, avec une abondance de parulines, viréos, moucherolles, etc.
Dès mars, le nombre d’espèces augmente progressivement, atteignant un sommet en mai. Observer tôt le matin est conseillé, car les oiseaux, surtout les passereaux, sont alors plus actifs et vocaux.

Été

Tournez votre attention sur les rives du St-Laurent et faites la tournée des quais. Même au cœur de l’été, les oiseaux de rivages sont au rendez-vous. Offrez-vous un aller-retour sans voiture sur le traversier de Saint-Siméon/Rivière-du-Loup. Les oiseaux pélagiques sont nombreux près des îles du milieu. Vous risquez même d’apercevoir des fous de Bassan et de pouvoir admirer leur ballet aérien. Et le vent du fleuve est fort rafraîchissant par un après-midi chaud de juillet.

Automne (fin juillet à novembre)

  • La migration d’automne commence par le retour des oiseaux de rivage dès la fin juillet et se poursuit avec le passage des parulines, hirondelles et autres insectivores entre la mi-août et la fin septembre. En octobre, c’est au tour des oies, canards et bruants de migrer. Novembre réserve parfois des surprises avec des espèces inhabituelles. On y a même observé l’hirondelle à front brun, assez loin de son Mexique, qu’elle quitte rarement.
  • À L’Isle-aux-Coudres, l’automne sera un moment fort pour observer des mouvements migratoires importants, surtout à la marée montante, qui rapproche les oiseaux de rivage du littoral.

Hiver

L’hiver offre aussi de belles occasions pour observer des espèces adaptées au froid : mésanges, pics, sittelles, gros-becs, certains rapaces (buses, éperviers) et des visiteurs exceptionnels, comme le harfang des neiges ou la chouette lapone. Mais l’oiseau recherché par tous demeure le garrot d’Islande, qui fait de Charlevoix sa destination d’hiver, demeurant par bandes de plusieurs dizaines d’oiseaux dans les baies non gelées du fleuve. Presque nulle part ailleurs…

Les meilleurs moments de la journée

  • Le matin tôt est toujours le meilleur moment, toutes saisons confondues, car les oiseaux sont plus actifs et plus faciles à repérer. La fin de journée est aussi propice, surtout en hiver, lorsque les oiseaux font le plein d’énergie avant la nuit.
  • L’aube et le crépuscule sont idéaux pour observer les hiboux et autres rapaces nocturnes, surtout près des champs.
  • Le milieu de journée Charlevoix permet à l’amateur de se tourner vers les rives du St-Laurent pour y observer les oiseaux de rivage.

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